Vous êtes plutôt séries américaines ou telenovelas ?
« Ya trop de séries, je dors plus la nuit donc sur ma bio j’ai plus de vie sociale même quand je dors je rêve en HBO » Youssoupha dans Memento.
Jack Bauer, Michael Scofield, Olivia Pope, Franck Underwood, Barney Stinson, Walter O’Brien, Cookie Lyon, Grey, Mikaelson, Lannister. Quel jeune peut me dire qu’il ne connaît aucun de ces noms ? Depuis quelques années, les personnages de séries télévisées rentrent les uns après les autres dans notre vie et y occupent à chaque fois une place de choix.
La première série que j’ai regardée de ma vie c’est Beautés Désespérées. Une série de fille me diront certains, mais il faut comprendre que je débutais. Ensuite je suis tombé sur la pépite qu’est Prison Break et j’en suis devenu accro au point de regarder les quatre premières saisons à trois reprises. C’était toujours un plaisir fou de raconter l’épisode de la veille à mes camarades de classe qui l’avaient raté. La cinquième et dernière saison m’a toutefois déçue. C’était la saison de trop. Entre temps je suis passé par tous les genres de séries : de Scandal à House of Cards en passant par Scorpion, Suits, Plus belle la vie, Disparues, H, How I met your mother, Windeck, Jikulumessu, etc.
Ce que j’aime par dessus tout avec les séries c’est leur diversité de genres, il y en a pour tous les goûts. Des séries médicales comme Grey’s Anatomy et Dr House, des séries musicales comme Glee et Empire, des séries de profilage criminel comme Criminal Minds et NCIS, des séries de vampires comme Originals et Vampire Diaries, des séries comiques comme Ma famille d’abord et Friends, des thrillers comme The walking dead et Breaking Bad, des séries jeunes comme Gossip Girl et Pretty Little Liars. Hommes et femmes, jeunes et vieux trouvent donc chaussures à leurs pieds.
De plus, les sujets, intrigues, trames et acteurs sont très satisfaisants.
Sans que nous ne nous en rendions compte, les séries dictent certaines de nos habitudes.
Par exemple, depuis que j’ai regardé « Lie to me » j’essaie de déceler les petits signes de mensonge chez tous mes interlocuteurs. Donc si tu me vois te fixer quand tu me parles ce n’est pas un manque de respect, j’essaie juste de voir si tes pupilles sont dilatées ou non.
Aussi depuis Scandal et Empire, je cherche la femme « parfaite » c’est-à-dire une femme moitié Olivia Pope et moitié Cookie Lion.
Il existe bon nombre de personnes qui ne regardent pas les séries que pour le fun. Je connais certains étudiants en médecine, par exemple, qui regardent Grey’s Anatomy à des fins académiques et je trouve cela super intéressant. Toutefois, si je me rends à une clinique et que le médecin me dit qu’il va me traiter selon la méthode Dr House, je prendrai mes jambes à mon cou.
Ce qui me dérange par contre avec certaines séries c’est quand tu commences à prendre plaisir à l’histoire et tu apprends que la série a été arrêtée.
Il est évident que les séries ont pris une place importante dans notre vie au cours de ces dernières années. Elles font partie du top 3 des sujets de conversations de beaucoup de personnes. On se les partage, on se les échange. Elles tendent peu à peu à remplacer les telenovelas, et franchement je suis impatient de voir ce qui les remplacera à leur tour.
Mais avez vous souvenir de l’époque où les telenovelas faisaient rage en Haïti ?
Rosalinda, Milagro, Barbarita, Preta, Marina, Rubi, autant de prénoms qui ont bercé mes jeunes années. Ce ne sont pas les prénoms de mes amies d’enfance ni ceux de mes amourettes mais plutôt les prénoms d’actrices de telenovelas. Ô combien de telenovelas j’ai dû regarder pendant les belles années de mon enfance. Je ne ratais que rarement une séance. Ce n’était pas les « feuilletons » (comme on les appelle chez nous) qui me plaisaient en soi, mais plutôt l’ambiance qui était créée autour d’eux à la maison.
On les regardait chaque soir tous ensemble en famille.
A cette époque j’adorais les fréquentes coupures d’électricité parce que quand cela arrivait, quelques voisines se joignaient à nous dans le salon. Du coup, nous étions tous scotchés devant un petit téléviseur qui diffusait des images en noir et blanc, dont l’écran était à peine plus large que l’écran d’un Samsung Galaxy et que mes parents branchaient sur deux batteries. Faut dire qu’à l’époque mes parents se procuraient tout ce qui pourrait les empêcher de rater un épisode.
Pendant les 45 minutes que durait l’épisode du jour, la maison était le théâtre de fous rires, de quelques pleurs, d’énervement, de scènes d’hystéries et de quelques séances de traduction parce que quand nous ne pouvions pas attendre que les versions françaises soient disponibles, nous regardions les telenovelas dans leur langue d’origine : l’espagnol. Après chaque épisode de 45 minutes nous avions tous hâte d’être au lendemain tellement le suspens était fort.
Est ce pourquoi tout fan de « feuilletons » qui se respecte adorait les fins de semaine parce qu’en fin de semaine on diffusait plusieurs épisodes en continue. Cela nous donnait l’occasion de visionner les épisodes que nous aurions ratés et aussi regarder à nouveau ceux déjà vus puisqu’on n’en avait jamais assez.
La scène qui se jouait dans mon salon chaque après midi avait lieu dans plusieurs maisons du pays puisque presque tous les haïtiens étaient atteints de cette fièvre de telenovelas. Toutefois, certains hommes vous diront n’en avoir jamais regardé sous prétexte que ce sont des trucs de filles.
Quelques hommes refusaient même que leur moitié les regarde de peur que celles-ci ne se laissent influencer par les actrices qui étaient très souvent infidèles, menteuses et manipulatrices.
Personnellement je trouvais les sujets de telenovelas tous pareils, leur trame prévisible et les acteurs mauvais pour la plupart. Mais les actrices étaient super jolies. Les années n’ont pas pu effacer les traits de Marina et de Preta de ma mémoire. Encore moins les yeux de Rubi. Elle avait de ces yeux ! Je n’ai jamais revu de tels yeux de toute ma vie.
J’aurais pris mon plaisir à vous parler plus longuement des beaux yeux de Rubi mais je dois vous laisser car « winter is coming ». Que dis-je! « winter is here ».
Commentaires