Alexandro Christi Nicolas

Si seulement je pouvais lui manquer

Chez moi, en Haïti, le dernier dimanche du mois de Mai est dédié aux mères et le dernier dimanche du mois de Juin, lui, est consacré aux pères. Donc demain dimanche 25 juin on célébrera la fête des pères chez moi. Les bons pères comme les mauvais.

Beaucoup de textes, de livres et chansons ont été écrits  sur la question des pères qui abandonnent leurs enfants, dont la sublime chanson de Calogero « Si seulement je pouvais lui manquer. »

Ce n’est pas un texte de plus, ni un texte de moi, qui poussera les pères à respecter leurs responsabilités mais comme chaque année à l’approche de la fête des pères, je me suis gavé sans modération de la chanson de Calogero et cette année, au lieu de me morfondre, comme chaque année, j’ai décidé d’écrire afin de passer définitivement à autre chose.

 

« D’où vient ma vie ? Certainement pas du ciel. » 

Depuis le jour où j’ai appris comment les enfants sont conçus je me pose des questions sur toi. Eh oui, je sais que je ne suis pas né par l’intervention du Saint Esprit.

J’ignore quel concours de circonstances a occasionné ma conception : quelques verres de trop, une erreur d’une nuit, une réconciliation passionnée, des retrouvailles torrides ou des pulsions difficiles à contrôler mais la seule chose que je sais c’est que je n’ai pas demandé à naître.

 

« Lui raconter mon enfance. Son absence. »

 J’aurais tant de choses à te raconter. Mes premières fois. Mes échecs. Mes défaites. Mes succès. Mes doutes. Mes projets. Te dire les dégâts que ton absence a causés.

 

« A part ça, tout va bien. A part d’un père je ne manque de rien. / Manquer d’un père n’est pas un crime. »

Il y a des mots que je n’aurai jamais la chance de prononcer à cause de ton absence. Le mot « papa » par exemple. Il y a aussi des phrases que je n’entendrai jamais comme « je suis fier de toi, mon fils. »

Je n’ai pas eu droit à tes encouragements, tes félicitations, tes regards de fierté. J’ai aussi raté tes réprimandes, tes avertissements, tes interdictions, tes punitions.

Je n’ai pas cessé de me demander si j’étais la raison de ton départ. J’en suis arrivé à penser que si je n’étais pas entré en scène  ma mère et toi seriez encore en train de roucouler d’amour. Je me suis longtemps senti coupable de votre rupture.

Sache que je n’ai pas attendu ton éventuel retour pour vivre ma vie. Je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. Ton absence m’a servi de motivation pour avancer. Je me suis promis de faire en sorte que  mon absence laisse un plus grand vide dans ta vie que ton absence dans la mienne. Aujourd’hui je suis satisfait du regard de fierté que me lance ma mère.

A part d’un père, je ne manque de rien.

 

« Si seulement je pouvais lui manquer. »

Je ne veux pas que tu penses que tu me manques. Comment une chose que je n’ai jamais connue pourrait-elle me manquer ? Tu ne m’as jamais manqué mais ton absence, je l’ai ressentie quelques fois. Chaque année à l’école, à chaque fois que je devais laisser vide l’espace réservé aux informations sur le père, je ressentais un pincement au cœur. J’en suis arrivé à envier mes camarades de classe dont les pères venaient aux réunions de parents d’élèves. A chaque fois qu’un père venait chercher un ami à moi je maudissais le ciel. Tu as raté mes échecs comme mes victoires. Pendant mes moments de doutes et de désespoir, tu étais absent. Tu n’as pas été mon conseiller, mon confident, mon roc, mon modèle.

Très souvent j’ai espéré te manquer mais jamais cela n’arriva on dirait.

En tout cas, tu m’auras appris ce que cela fait de vivre sans père et jamais je ne laisserai mes enfants vivre une telle expérience. Dis-toi au moins que tu m’auras appris à être un père digne de ce nom. Tout ce que tu n’auras jamais été.

 

PS : Je te donnerai envie d’être mon père un jour, mais ce sera trop tard pour toi.  

 

Malgré tout cela, je sais qu’il existe de nombreux pères responsables. A tous ceux là, je leur souhaite une Joyeuse Fête des Pères.

 

 


Ludnear Diane Augustin, passionnée d’écriture

Comme description de ma catégorie portrait (l’une des catégories de mon blog), j’ai écrit ces lignes « Cette rubrique c’est pour vous parler de ces petites perles que le hasard de la vie m’a permis de rencontrer ».

Le terme « petites perles » pourrait paraître un peu exagéré, pourtant je n’exagère nullement en tenant ce discours. Le hasard de la vie a mis sur mon chemin quelques personnes extraordinaires. Ce genre de personnes que tu rencontres de façon inopinée et qui sans faire grand chose apportent un réel changement dans ta vie. 

Ludnear Diane Augustin fait partie de cette catégorie de personnes pour moi.

 

J’ai rencontré Ludnear durant l’été 2010, soit quelques mois après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 (comme quoi il n’y a pas de moment propice pour ce genre de rencontres). Nous avons d’abord été collègues ensuite nous sommes devenus amis puis de très bons amis.

Ni la distance ni nos occupations personnelles n’ont eu raison de notre amitié. Notre passion commune pour l’écriture a été un lien fort entre nous. Chacun a gardé un œil bienveillant sur le parcours de l’autre.  Nous nous vouons une admiration et un respect réciproques.

Autant que je me souvienne, elle et moi, nous n’avons jamais eu de disputes. Ou plutôt pas souvent. Les rares fois où nous avons eu des désaccords cela tournait autour du foot. Madame est fan du Real Madrid et raffole de Cristiano Ronaldo (fallait bien qu’elle ait un défaut lol).

Mon blog étant le carnet de mon vécu, de mon quotidien, de mes centres d’intérêt, de mes  rêves et de mes rencontres, il n’est pas étonnant que Ludnear s’y retrouve, puisqu’elle est une belle rencontre.

 

 Mes chers lecteurs, faites connaissance avec Ludnear Diane Augustin.

Diane Ludnear Augustin
Crédit Photo : Valentin Megie

 

Tu es née par quel jour ensoleillé et dans quelle contrée ? Lol

  • Lol. Je suis née le 14 juillet 1996 à l’Hôpital City-Med de Pétion-Ville (Port au Prince / Haïti)

 

Tu as des frères et sœurs ?

  • Oui, une sœur, de deux ans mon aînée. Mais pas de frère, malheureusement.

 

Quel type d’enfance tu as eu ?

  • J’ai eu une enfance très heureuse. J’ai grandi en étant la plus jeune personne de la maison donc j’étais plutôt choyée.

 

Quel genre de relation tu as avec tes parents ?

  • Avec mes parents, j’ai toujours eu de très bonnes relations. Surtout avec ma mère, qui n’est pas une simple mère mais une amie avec qui je peux discuter de tout.

 

C’était quoi l’ambiance familiale ?

  • Je dois admettre que j’ai eu beaucoup de chance en ce sens que j’ai toujours été entourée de mes deux parents. Ils ont toujours fait en sorte que l’ambiance familiale soit des plus harmonieuses.

 

Quel est le premier métier que tu rêves de faire ?

  • J’ai toujours eu un penchant particulier pour les lettres et le journalisme, j’ai toujours rêvé de devenir écrivain et/ou journaliste dès ma petite vingtaine. Je me surprenais en train d’imiter Anne Daphnée Lemoine et essayer de parler comme elle. A l’époque, elle présentait l’émission « Confidences de stars » sur la Télévision Nationale d’Haïti.

 

Quelle a été ta première passion ?

  • Après l’écriture, j’ai eu un vrai coup de cœur pour le théâtre à 15-16 ans. J’ai eu à faire plusieurs expériences en amateur mais c’est une partie de moi à laquelle je tiens encore énormément même si je n’ai plus le temps de m’y consacrer.

 

A l’adolescence tu rêvais de quoi ?

  • A l’adolescence, j’étais encore indécise et partagée entre ce que mes parents, mes proches, ma famille aimaient et ce que moi je voulais. Mais écrire a toujours été là, quelque part.  A l’adolescence, on me répétait que je ne pourrais pas gagner ma vie en faisant du journalisme, théâtre ou en écrivant. J’ai donc commencé à m’imaginer dans l’économie, les finances et les affaires.

 

Un mot pour résumer ton enfance. 

  • Heureuse

 

Un mot pour résumer ton adolescence.

  • Monotone

 

Ta plus belle expérience ? / Ta pire expérience ?

  • Ma plus belle expérience est aussi ma pire expérience ; aussi bizarre que cela puisse paraître. En classe de seconde, j’ai participé à un concours de baccalauréat international et j’ai été l’une des deux retenus à travers le pays. C’était le plus grand exploit que j’aie jamais réalisé ; j’étais censée voyager en Angleterre pour le bacc, après quoi j’aurais obtenu une bourse d’études universitaires. Mais tout était fin prêt quand les responsables ont décidé de ne plus rien m’octroyer. Les explications me paraissent encore un peu floues, jusqu’à aujourd’hui.

 

Parle-nous un peu de ton parcours académique.

  • J’ai fait mes études primaires et secondaires au Collège Marie Dominique Mazzarello. Après quoi, j’ai intégré l’Université d’Etat d’Haïti, notamment la faculté INAGHEI où j’étudie les Relations Internationales. Conjointement, j’étudie la Gestion à l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie.

 

Ludnear se voit où dans quelques années ?

  • Ludnear se voit bientôt gestionnaire des affaires et relationniste internationale. Ecrivaine aussi, puisqu’elle rédige des articles soit pour un magazine ou occasionnellement quand on l’engage comme rédactrice.

 

Raconte-nous une journée  « normale » de Ludnear.

  • Eh bien, pas le temps pour respirer. Jongler avec les deux facs en plus de mes travaux de rédaction, ce n’est pas une partie de plaisir. Je vais à la première institution où j’apprends la gestion de 8h à 14h. De 16h à 19h, j’ai des cours relatifs aux relations internationales. Un mardi ou un mercredi, s’il y a la Ligue des Champions, je m’empresse de regarder une bonne partie du match avant de me rendre au second établissement.  Le soir, je reste tard soit pour étudier, rédiger un devoir ou un article, regarder un film, clavarder, lire ou écouter de la musique pour ne pas sombrer. Donc Ludnear n’a pratiquement pas de vie sociale.

 

Augustin Ludnear Diane
Crédit Photo : Valentin Megie

 

TON PORTRAIT CHINOIS

Si tu devais être … tu serais ?

 

Un jour ?

  • Je serais le vendredi ! Tout le monde aime le vendredi.

 

Une matière scolaire ?

  • Les maths. Pas accessibles à tous (rires).

 

Un moment de la journée ?

  • Je serais probablement le crépuscule. C’est définitivement la meilleure partie de la journée. Tout est mieux au crépuscule. Les idées coulent à flot.

 

Une ville du pays ?

  • Port-salut (je ne sais pas si c’est une ville) mais j’adore cet endroit. C’est magique avec la mer et son sable.

 

Un métier ?

  • Je serais un métier noble et difficile comme le métier d’écrivain.

 

Un livre ?

  • Paradis sur mesure, Bernard Werber

 

Une chanson ?

  • Photograph, Ed Sheeran.

 

Une langue ?

  • Le français ! Élégant et compliqué.

 

Un film ?

  • Trois mètres au dessus du ciel.

 

Un art ?

  • Le théâtre.

 

Si tu pouvais tout recommencer tu aurais changé quoi ?

  • Si je pouvais tout recommencer j’aurais préféré ne pas avoir appliqué pour le baccalauréat international et ne pas réaliser à quel point les haïtiens, mes compatriotes peuvent être menteurs.

 

Disons qu’on vienne « tout » t’enlever mais en te permettant de garder une seule chose, tu aurais choisi de garder quoi ?

  • Ma franchise. Elle me définit, me caractérise. Sans elle, je ne suis plus Ludnear.

 

Complète ces phrases :

  •  Le bonheur c’est …

ce qu’on trouve dans les plus petites choses.

 

  • Ludnear est …

franche, ouverte d’esprit mais un peu orgueilleuse.

 

 

Jeudi et Vendredi derniers tu publiais ta première œuvre à la 23ème  édition de Livres en Folie. Parle-nous un peu de cette œuvre et de l’expérience Livres en Folie.

Je ne publiais pas ma première œuvre. Disons plutôt que Grégory Pinchinat publiait sa première œuvre avec ma participation.

Deux Folles Histoires d’Amour est un recueil de deux nouvelles : « Les amours humaines d’un extraterrestre » et « Denise », écrites respectivement par Grégory Pinchinat et moi, Ludnear Diane Augustin mais le prologue est de Witensky Lauvince.

C’est un doux mélange du fantastique et du réel. Ca parle d’abord d’amour chez les extraterrestres, ensuite chez les humains.

Deux styles diamétralement opposés qui, au final, se sont complétés pour aboutir à Deux Folles Histoires d’Amour.

 

Mon expérience à Livres en Folie a été super. Mieux que je ne l’espérais.

Un premier stock a été épuisé, puis un deuxième. J’ai été même gênée par la présence et l’encouragement de certains.

Livres en Folie c’est une expérience magique que je souhaite à tous les jeunes auteurs  et que je souhaite refaire le plus rapidement possible.

 

Merci de m’avoir accordé cette entrevue.

  • Tout le plaisir était pour moi !

 


Le rara en Haïti pour réduire les distances

Quand le rara me réveille 

Je rêvais encore de ma Belle quand le coq du voisinage m’annonça que le ciel était en plein accouchement du soleil. Ce n’était pas le cocorico majestueux et imposant d’antan qui faisait tomber des feuilles les gouttes de rosée, donnait la chair de poule aux poules, tirait brutalement les gens de leur sommeil et faisait se lever le soleil, mais plutôt une plainte presque silencieuse. Haïti va si mal que même l’animal le plus emblématique de sa culture n’arrive pas à répondre correctement à son devoir.

Ce petit cri ne m’encouragea guère à me réveiller, mais il fut suivi d’un aboiement de stentor qui me fit sursauter. Quelques minutes plus tard, ce qui n’était qu’un aboiement devint un concert canin. Mais qu’est ce qui peut bien pousser tous les chiens du quartier à s’exprimer en même temps ?

Intrigué, je me suis levé pour regarder par la fenêtre, j’aperçus alors au milieu de la rue un peu mal éclairée par les lampadaires du quartier, deux jeunes hommes faisant tourner à grande vitesse un bâton d’environ un mètre tout en le gardant en équilibre entre deux doigts. Ils s’exécutaient tout en dansant au rythme d’un tambour que j’entendais sans le voir. Je ne pus m’empêcher d’être attiré par leurs casquettes et tuniques aux couleurs très vives avec des paillettes scintillantes à la poitrine, et leurs foulards rouges. Je ne parvins toutefois pas à bien identifier leurs traits parce qu’ils avaient le visage maquillé et portaient de grosses lunettes noires.

En Haïti le rara ne connait pas de limites d'âge
En Haïti le rara ne connait pas de limites d’âge / Crédit Photo : HOPE Art

Quelques mètres derrière eux se trouvait un homme grand et très musclé muni d’un long fouet qu’il frappait au sol de manière régulière et de façon brutale. Le fouet faisait à chaque fois de nombreux cercles dans l’air avant de s’abattre violemment sur le sol. Le son produit par le fouet entrant en contact avec le sol agaçait les chiens du quartier qui n’arrêtaient pas d’aboyer. L’homme fouettait la terre si fort qu’on pourrait croire qu’il voulait la punir de s’être mise à trembler il y’a sept ans sans raison tout en emportant bon nombre de nos sœurs et frères.

Ce type était suivi d’une foule en délire dansant et chantant des chansons exécutées par une dizaine de musiciens équipés de plus de cinq types d’instruments dont le tambour, le kata et les vaccines. Des femmes portant des vêtements très colorés étaient en train d’exécuter des danses traditionnelles haïtiennes. Je compris alors que j’avais affaire à une bande de rara et cela me rappela que nous étions en pleine période de carême.

La douce musique du rara me donna envie de les rejoindre mais le son du fouet, à chaque fois, me donna un froid dans le dos. Ce son me ramena en enfance et me rappela cette fois où j’avais été touché par le fouet d’une bande rara et que mon frère aîné m’avait fait croire qu’il ne me restait que trois jours à vivre. Depuis ce jour je pris la décision de toujours danser à distance.

La bande s’en alla trois quart d’heure plus tard et laissa place au tumulte quotidien de ma ville. Il est 6h du matin et Pétion Ville est déjà debout. On aurait dit qu’il n’ya que tôt le matin et tard le soir que la ville vit pleinement. En milieu de journée elle semble avoir honte de sa misère extrême, que quoique pudique, le soleil ne peut s’empêcher d’éclairer. 6h et déjà tout commence. Le soleil se tire des bras de la mer et Pétion Ville se réveille. Elle se tire de ses rêves contradictoires : elle rêve de la ville résidentielle qu’elle fut, ville jadis dite bourgeoise, ville d’en haut comme on dit chez nous, mais aussi rêve t’elle de la ville commerciale qu’elle est devenue depuis 2010, avec ses hôtels, ses magasins et ses supermarchés. Pétion ville commence à souffrir d’une surpopulation asphyxiante.

De ma fenêtre, j’observe pendant quelques minutes les écoliers somnolant encore un peu, sac au dos, le ventre vide pour la plupart, allant chercher le pain de l’instruction. Les adultes, affolés, se bousculant de peur d’arriver en retard au bureau. Les marchandes, panier sur la tête allant s’approvisionner en produits. Une nouvelle journée qui se réveille avec son propre soleil, sa propre histoire, et ses propres défis …


Avec Messi on a mis Paris en bouteille

Aujourd’hui 3 juin 2017, la saison de foot au niveau des clubs a pris fin avec la victoire du Real Madrid en finale de la Ligue des Champions face  à la Juventus de Turin. Beaucoup de fans du Real vont faire parler leur muse et décrire ce match avec passion. Moi, fan du FC Barcelone et de Messi, je préfère publier en ce jour un texte que j’avais écrit sur le match le plus passionnant que j’ai suivi cette saison : le match retour FC Barcelone  contre Paris Saint Germain du 8 mars dernier. Le fameux match de la REMONTADA.

 

A ceux qui connaissent ma grande passion pour le foot et qui penseraient que je serais prêt à négliger ma tendre moitié pour suivre un match, je vous dis tout de go que l’affiche Paris Saint Germain vs FC Barcelone, du 14 Février dernier, ne m’a pas empêché de passer du temps avec ma Belle.

Au fait, j’ai eu l’intelligence de l’inviter à un restaurant où il y’a un téléviseur. Mais après le deuxième but de Paris, elle a eu l’intelligence de me proposer de partir de peur que Di Maria et ses compères ne gâchent notre Saint Valentin. J’ai été attristé d’apprendre, un peu plus tard, que les parisiens ont fait perdre leur français à Jeremy Matthieu, Lucas Digne et Samuel Umtiti.

Julian Draxler et Angel Di Maria, heureux d'avoir atomisé le FC Barcelon
Julian Draxler et Angel Di Maria, heureux d’avoir atomisé le FC Barcelone / Crédit photo : Alliance AP / M. Euler

Le 8 Mars, jour du match retour, ce n’est pas ma tendre moitié qui a failli me faire perdre le match, mais un cours…d’espagnol. Je n’ai pas réfléchi longtemps avant de décider que je raterais ce cours pour suivre le match. De toute façon, le seul mot espagnol qui m’intéressait à ce moment c’était le mot REMONTADA.

J’ai donc été suivre mon match en croisant les doigts pour que l’exploit se produise. Ce ne fut pas un exercice facile puisque j’étais entouré de fans du Real Madrid que la tenue blanche que portait le Paris Saint Germain a semble t’il induit en erreur. Le but de Cavani un petit peu après l’heure de jeu n’arrangea en rien ma situation. Mais jusqu’à la dernière seconde j’y ai cru. Et à la dernière seconde j’ai explosé de joie.

La REMONTADA a bien eu lieu. Ce fut un exploit. Le genre de match que tout homme se devait d’avoir suivi.  Neymar et ses partenaires ont rappelé aux Parisiens que IMPOSSIBLE N’EST PAS FRANÇAIS.

Marco Verratti et Edinson Cavani ne comprennent pas ce qui leur arrive
Marco Verratti et Edinson Cavani ne comprennent pas ce qui leur arrive / Crédit photo : Getty Images

Bien sûr vous me direz que Messi n’a pas fait montre de l’immensité de son talent lors de ce match et n’a pas été le meilleur barcelonais sur le terrain. Suarez a eu le mérite de lancer les hostilités, Neymar a marqué deux des six buts (et quel majestueux coup franc !) et Sergi Roberto a scellé le sort du match. Il n’ya donc pas de quoi parler que de Messi. Je vous l’accorde.

Mais de toute façon, dans dix ans quand je raconterai cette journée à mon fils, il ne sera pas question de Messi, de Neymar, de Suarez ou de Luis Enrique mais du FC Barcelone qui est la première équipe à avoir remonté un score de 4-0 en C1. Chapeau !